• Pina Bausch : danser pour ne pas se perdre et retrouver son chemin

     

              Chorégraphe prolifique…

    Chorégraphe d’une micro virtuosité car, jamais on n’aura autant dansé mais… sur place…

    Chorégraphe de la nostalgie et des quelques heures qu’il nous reste encore à vivre… accueilli, enfin accepté, ne faisant plus qu’un, tous ensemble en rêve et songe - rêves dansants, cauchemars aussi -, les surréalistes n’auraient rien renié d’elle.

     

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    Chorégraphe de l’insolite en nous, exubérance si précieuse pour notre santé mentale… chez Pina Bausch la vieillesse a encore toute sa place ; on peut donc vieillir serein car on danse de 14 à 77 ans, et au-delà mais… les deux pieds sur terre.

    Chorégraphe de la séduction et de la compassion, les femmes souffrent plus souvent que les hommes qui se reposent, spectateurs ; et quand tous deux se retrouvent et se rejoignent, l’un portera l’autre : sa joie comme sa peine, et aucun fardeau n’aura raison de l’amour qu’ils se vouent.

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    Urbanité assumée, avec Pina Bausch, on dansera dans tous les lieux, aux carrefours des grandes villes…

    Des lions en cage, des internés dociles car sans illusions, pour un peu, c’est vivant que l’on menace de vous enterrer. Aussi, après avoir dansé Pina Bausch, souvent une bonne douche s’impose.


                  De l’illusion d’optique, prestidigitateur, deux corps en un parfois, féminin-masculin, chez Pina Bausch les hommes sont néanmoins des hommes et les femmes des femmes, on ne peut pas s’y tromper.

     

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    Buster Keaton et Chaplin, avec la danse, elle les réconcilie tous les deux.

    Chorégraphe de l’épuisement et des corps empêchés qui ont alors recours à leurs propres membres pour en articuler d’autres, en force, d’accord ou pas – les bras pour les jambes, un bras pour le coude de l’autre -, Pina Bausch est dans chacun de ses danseurs et dans chacun de leurs bras tendus vers le ciel qui appellent plus souvent la foudre dans la recherche d’une énergie vitale à renouveler que Dieu.



                Poupées, pantins désarticulés, polichinelles… vertige burlesque, travail et implication totale jusqu'à la fusion, avec Pina Bausch, ceux qui auront peur du ridicule et du grotesque devront aller voir ailleurs si ça se fait que de danser sans risque.


    Chorégraphe de toutes les dispositions physiques (grands, petits, jeunes, vieux...), tous danseurs étoiles... étoiles filantes aux métaphores incandescentes - trait marquant de la danse contemporaine -, toute une humanité, dans laquelle chacun trouve sa place, chacun selon ses qualités,  irremplaçable et unique, loin d'une recherche d'un régime d'exceptions et de faveurs au nom d'une soi-disant "élection", élection de classe ou ethnique à caractère suprémaciste aussi ridicule qu'abjecte, Pina Bausch c’est la langue allemande qui danse le tango et le flamenco dans une union de toute l’espèce humaine, de tous les continents. Et tous les vocabulaires et toutes les cultures chorégraphiques sont appelés à la rescousse ; l’eau, la terre, le vent aussi… et si le feu est absent c’est qu’il brûle dans tous les corps de ses danseurs telluriques.


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    Pour prolonger, cliquez : Pina Bausch, un film de Wim Wenders




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