• Intouchables : pourquoi fallait-il un Africain en face de ce blanc tétraplégique ?

    Une vraie dynamique d'acteurs, quelques idées de cinéma, d’aucuns parleront de « bon boulot » à propos du film « Intouchables ».

    Mais... si les réalisateurs ont le plus souvent cherché à éviter les pièges tendus par un scénario à haut risque - ceux, entre autres, du pathos et des stéréotypes raciaux et de classes -, contrairement à ce qui a pu être écrit ici et là, pas de bien-pensante dans ce film pour la simple raison qu’on n’y trouvera aucune pensée, et c’est déjà ça de gagner ou de sauver s’empressera-t-on d’ajouter car, le travail passé des scénaristes-réalisateurs est là pour l’attester, si par malheur ces derniers avaient souhaité y prétendre… c’est bien avec une catastrophe qu’on aurait eu rendez-vous.

    Dans « Intouchables » sans doute pourra-t-on y voir en toute bonne foi, outre le souci de se remplir les poches, le désir sincère de raconter avec honnêteté une histoire, qui est, une histoire vraie.

    Dans ce conte de fées sans morale (1) - référence au fait qu’il n’y a pas de pensée -, on pourra quand même regretter que les réalisateurs Toledano et Nakache aient pour les blacks de la banlieue (2) qu’un seul projet : qu’ils torchent, lavent et essuient le cul des blancs…

     

    Parce que ça, c’est quand même pas très nouveau !

     

    Sans oublier l’incontournable : « Touche pas à la femme blanche ! » - même sous le prétexte qu’elle soit lesbienne.

     

    Quant à aborder la réalité du handicap et ses implications économique et sociale - conditions de vie, ou bien plutôt... conditions de non vie (3) -, les réalisateurs s'y sont refusés en mettant en scène un millionnaire.

     

    Mais alors... à quoi et à qui peut bien servir ce film aux 15 millions d'entrées qui n'aborde pas non plus les conditions de vie et perspectives d'avenir d'un français issu de l'immigration d'Afrique noire - hormi le commerce du shit ?

     

    ***

     

    Certes, pour l’adaptation au cinéma de La case de l'oncle Tom, les volontaires n’ont jamais manqué à l’appel, et Omar Sy (4) semble fin prêt pour une nouvelle adaptation du roman de l'écrivain américaine Harriet Beecher Stowe dont les premières feuilles ont été publiées en 1852…

    Mais qu’en 2011 un acteur prête son concours à un tel projet, c’est déjà en soi une belle déception car enfin… difficile de ne pas se poser la question suivante : pourquoi fallait-il un noir en face de ce blanc tétraplégique et millionnaire de surcroît ?

     

     

                     

     

    Pour prolonger et rebondir...

    Cliquez  "Intouchables" et l'Amérique

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    1 - Contrairement à ce qui a pu être affirmé ici et là, personne ne sortira "meilleur" de la projection de ce film même si nombre de spectateurs auront sans doute été heureux de s’être laissés porter (balader ?) par un conte pour adultes certainement pas, et de loin, aussi naïf que ces mêmes clients-spectateurs.

    Le cinéma, et la fiction, ce grand sommeil, nous consolent de la réalité, aussi s’est-il très certainement agi d’une naïveté toute relative... comme concédée, pour un temps seulement : le temps d'un film.

     

    2 - Banlieue dont on ne sait pas quoi faire et que l’on commence à peine à savoir filmer… semble-t-il !

     

    3 - Une pension de 670 euros par mois, loin des millionnaires qui ont tout le loisir de s’équiper de fauteuils high-tech, sans oublier des soins à domicile 24h/24, entourés d’une flopée de larbins - des femmes en l’occurence ; le film en regorge.

     

    4 - Canal+ oblige : génération grandes gueules et petites têtes avec un Omar Sy au sourire banania ! (Banania - oncle Tom : tout se tient !) Sans aucun doute, le gendre dont nombre de parents rêveront pour peu qu’ils soient un jour contraints d’accepter qu’il soit noir.

     


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